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  • Photo du rédacteurPauline Carré

Le cytomégalovirus, ou CMV, chez la femme enceinte

Le CMV, qu'est ce que c'est ?

Le cytomégalovirus, ou CMV de son petit nom, est un virus de la même famille que le virus de l'herpès, du bouton de fièvre ou encore de la varicelle.

Dans la grande majorité des cas, être infecté par le CMV passe inaperçu.


Alors pourquoi un post sur le sujet ?

Parce que, chez la femme enceinte, une infection au virus peut s'avérer très grave pour le fœtus (surtout lors d'une primo infection, même si le risque n'est pas nul chez la femme ayant déjà été contaminée au CMV) et que, malheureusement, on fait peu de prévention sur ce sujet.


Épidémiologie du CMV

Bien qu'il ne touche que 1 à 2% des femmes enceintes, le CMV est le virus le plus impliqué dans les infections materno-foetales dans les pays développés.


30 à 50% des femmes infectées transmettront le virus à leur enfant.


Parmi ces enfants contaminés:

- 80% ne présenteront aucun symptôme.

- 10 % feront une infection prénatale sévère (atteinte du cerveau)

- 10 % présenteront des séquelles neurosensorielles après la naissance (surdité notamment)

Plus la contamination se fait tôt dans la grossesse, plus les séquelles seront potentiellement graves.

Comment est-on contaminé par le cytomégalovirus ?


Le CMV est très contagieux. Il se transmet via la salive, les urines, les larmes, les sécrétions nasales ou vaginales, le sperme, le sang ou le lait maternel.

En revanche, il est peu résistant dans le milieu extérieur et est détruit par le savon, la javel, les solutions désinfectantes et l'eau bouillante.


On retrouve principalement ce virus dans les crèches et autres lieux de garde d'enfants de moins de 3 ans (selon les pays, on estime entre 20 et 60% le nombre d'enfants en crèche contaminés au CMV).

Quels sont les symptômes chez le fœtus et le nouveau-né ?


Un fœtus infecté peut ne pas survivre à l’infection et aux complications, ce qui entraînera une fausse couche, une mort in utéro ou à la naissance.

Un nouveau-né infecté pourra présenter à la naissance des atteintes hépatique (jaunisse, hépatite) ou cérébrale très graves.

Par la suite, les symptômes majeurs lors d'une contamination in utero sont :

- une surdité,

- un retard psychomoteur profond avec déficit intellectuel majeur.


Chez les nouveau-nés asymptomatiques, ces séquelles (notamment la surdité) peuvent apparaître tardivement dans 5 à 15% des cas.


Les enfants contaminés in utero, qu'ils soient symptomatiques ou non, continuent d'excréter le virus pendant leurs premières années de vie. Pensez donc aux copines enceintes si votre enfant a été contaminé lors de votre grossesse...


Comment prévenir la contamination ?

Il est recommandé, si vous êtes une jeune maman qui attend son deuxième enfant, ou si vous êtes enceintes et être amenée à être en contact avec de jeunes enfants, de prendre quelques mesures d'hygiène simples :


- ne goûtez pas le plat de votre enfant avec la même cuillère que lui, ne buvez pas à son verre, ne finissez pas son assiette,


- ne prenez pas de bain avec lui (bébé fait souvent pipi dans son bain),


- ne l'embrassez pas sur la bouche et ne séchez pas ses larmes avec des bisous etc,


- lavez-vous les mains après chaque changement de couche, le nettoyage du pot, ou après avoir mouché votre enfant.

Votre conjoint peut également attraper le CMV via vos enfants. Il est donc censé prendre les mêmes précautions pour ne pas vous transmettre ensuite le virus.

En théorie, il est même recommandé d'avoir des rapports protégés pour éviter toute contamination via le sperme.


L'absence de traitement ou de vaccin fait qu'on ne propose pas la détection du CMV lors des prises de sang en France.

Le diagnostic n'est effectué qu'en cas de symptômes maternels évocateurs (fièvre, grosse fatigue, douleurs articulaires, etc.), d'infection au CMV dans l'entourage de la femme enceinte ou lors de la présence d'anomalies évocatrices lors d'une échographie.

Si le résultat est positif, une amniocentèse sera réalisée pour savoir si le virus a été transmis au fœtus.


Si le virus est détecté dans le placenta, un suivi renforcé est mis en place avec échographies mensuelles pour détecter d'éventuelles anomalies cérébrales.


Si jamais ces anomalies sont détectées, une interruption médicale de grossesse pourra être proposée aux parents.

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